[FIC] Je suis Mila [Terminée]

La plateau de l'émission "Quotidien" de Yann Barthès est plongé dans la pénombre avec bien moins de vie qu'à Oradour-sur-Glane après le passage de bottes nazis, avec pour principale source de lumière, le néon qui représente le nom de ce show de l'islamo-gauche comme le dirait ses détracteurs. Pour en rajouter au manque de vie de ce lieu où pas un bruit ne se fait entendre, le public est caché dans l'ombre, muet car on leur force à l'être avec plusieurs canons pointés sur eux et qui n'hésiteront pas à faire feu si jamais l'un d'eux aurait la mauvaise idée n'applaudir ne serait ce qu'une seule fois l'invitée du jour.
Celle ci est nul autre que Shiho Miyano, illustre biochimiste contemporaine qui a découvert les Formes de Vie Intraphotocellulaires, super héroïne qui est parvenue à elle seule à vaincre cinquante mafieux en moins d'une minute, et consultante pour la police à ses heures perdue. A présent, elle a aussi décider d'être à la fois philosophe et romancière en sortant un tout premier ouvrage qui va marquer des générations entières et qui s'intitule "Sous les Ailes du Corbeau". Celui ci aborde tant sa vie personnelle que des questions d'ordres universelles.
Pour en parler, elle a choisi de s'aventurer en terrain hostile, en posant le pied sur le territoire d'un journaliste trop partial qui l'attend au tournant, sachant d'or et déjà qu'elle fait partie de la fachosphère et qu’elle a fait parlé d'elle récemment pour son soutien à une personne dont on reparlera plus tard, ne vous en faites pas.
Tiens, j'ai oublié de parler de sa facette enseignante aussi.
Pas grave, ça reviendra en temps voulu.
dans tous les cas, elle n'a pas eu d'autre choix que d'accepter cette invitation car ils sont les seuls à avoir bien voulu d'elle, hormis "Touche pas à mon poste !".
Entre les Peste et le Choléra, elle a fait son choix aussi dur soit il.
La voilà présent en train de s'avancer dans le couloir de la mort, à peine impressionnée par celle ci qu’elle a déjà côtoyée à mainte reprise et pourrait même être considérée comme a meilleure amie. Ceci impressionne un peu l'équipe de production qui ne se laisse toutefois pas abattre et a encore plus d'un tour dans son sac, tels des sons d'éclairs préenregistrés et des flashs de lumières qui les accompagnent afin de faire peur.
Même pas impressionnée parses tours de passe passe, l’invitée finit par s'asseoir à l'un des bout du plateau central en forme de C, comme dans Cotidien, tout en s'accrochant au dernier moment au support en face d'elle puisque son siège manqua de peu de s'écrouler comme par pur hasard.
Une fois bien stabilisée, elle peut prendre sa poker face la plus iconique et contempler les yeux embrasés du présentateur de l'autre côté de ce demi cercle qui les sépare, lui étant bien au milieu de la salle, sous le feu des projecteurs qui viennent tout juste de s'allumer pour se concentrer sur lui et sublimer son apparence diabolique, presque tentateur.
L'interrogatoire allait pouvoir commencer, avec le niveau de pression qu'il fallait.

Yann : Est ce que vous allez parler de l'Affaire Mila ?

Shiho : Non, je viens ici pour parler de mon livre.

Yann : Est ce que vous allez parler de l'Affaire Mila ?

Shiho : Non, je vous ai dit.

Yann : Est ce que vous allez parler de l'Affaire Mila ?

Shiho : Tu es sourd ou bien ?

Yann : Est ce que vous allez parler de l'Affaire Mila ?

Shiho : J'ai compris que je vais être obligé d'aborder ce sujet là, alors on va se marrer.

Yann : Merci d'avoir discuter avec nous de votre livre dont je n'ai même pas le nom car ça ne sert à rien de le lire, et nous allons aborder par la suite l'Affaire Mila en votre compagnie puisque cette dernière est venue témoignée chez nous il y a quelques jours et vous êtes l'un de ses soutiens les plus virulents.

Shiho : T'es plus relou que Jimmy Fallon, tu le sais ça quand même ?

Yann : Avant de continuer avec vous, accueillons l'un de nos chroniqueurs, Silver Shroud.

Le détective privé que la chimiste connait déjà bien fait son apparition sous un tonnerre d'applaudissement peu naturel, presque forcé si j'osais dire, en étant lui même un peu gêné d'être là comme si il n'avait pas d'autre choix, renforçant encore plus le sentiment de malaise continuant à l’accompagner même après s'être installé à l’autre bout de la table.

Silver : Qui est roux et con ? Donald Trump !

Yann : Ah ah ah ! Excellent ! Rigolez public ! RIGOLEZ !!!

Public : Ah ah ah !

Yann : C'est bien !

Silver : Qu'est ce que je ferais pas pour gagner pour gagner un peu de thune ?

Une trappe s'ouvre sous le siège du bonhomme, le faisant tomber dans un gouffre sans fond et disparaître à tout jamais, ou dû moins jusqu'à sa prochaine apparition car Sivler Shroud ne reste jamais mort bien longtemps et revient toujours vous botter le cul.
Revenons alors aux questions posées à Shiho, celles ci étant cette fois ci toujours aussi insistante mais aussi plus sèches dans la façon d'être posées, ainsi que réprimantes.

Yann : Parlons à présent de l'Affaire Mila.

Shiho : Si tu veux, vu que c'est pour cela que tu m'as fait venir à priori.

Yann : Pourquoi la soutiens tu ?

Shiho : Parce qu'on est France, et que le Blasphème va de paire avec l'esprit laïc français.

Yann : Sais tu que derrière cette religion de paix et d'amour sa cache de vraies personnes qui se sont senties touchées par les propos qu'elle a tenu.

Shiho : Oh les pauvres choux, que j'en ai rien à foutre si ils ont été blessés parce qu'on s'en est pris à leur foi, d'ailleurs...

Elle retire le pull qu'elle portait ce jour là, pour y révéler un tee-shirt "Je suis Charlie".

Shiho : J'en avais déjà rien à foutre à l'époque où j'achetais le Charlie Hebdo, avant que ceux que j'adorais là bas ne meurent ou démissionnent après la tragédie.

Yann : Vous vous rendez compte des propos que vous tenez ?

Shiho : Oui je m'en rends compte, et pour des gens de "gauche" si ce terme a encore un sens de nos jours, vous devriez être avec moi car je soutiens plus la vision d'un certain Karl Marx que vous. La religion est l'opium du peuple, donc juste une forme d'aliénation créé par la bourgeoisie pour régner sur les prolétaires.

Yann : Est ce que vous tiendriez les mêmes propos sur le Christianisme ou le Judaïsme ?

Shiho : Oui. Et l'Islam devrait suivre leur exemples à eux car à l'époque quand ils avaient essayé de trop s'affirmer en France après la Révolution, on leur a dit d'aller bien se faire mettre mettre et de se taire. Résultat, encore aujourd'hui on peut insulter comme on veut leur croyances, et ils n'ont rien à en redire, à part quelques juifs à cause de la Seconde Guerre mais bon on les ignore. Je suis fière d'être française pour cela.

Yann : Vous n'êtes pas vraiment française d'origine alors je pense que...

Shiho : Oh tiens, pour une mec du bord anti-raciste, je vous trouve bien raciste d'un coup Monsieur Barthès !

Yann : Cela n'a rien à voir.

Shiho : Autant que cela a rien n'a voir d'insulter une religion et ceux  directement qui la pratiquent. Ce serait comme aller sa plaindre à quelqu'un qui se plaint du nazisme que cela offense les allemands qui l'écoutent. Vous vous rendez compte de la débilité de vos propos Monsieur Barthès !?

Yann : Je....

Shiho : Bbbooouuuuhhhhhh !!!

Comble du miracle, l'audience finit par enfin la suivre plutôt que de rester formater à ce qu'on leur ordonne de faire, quitte à risquer leur vie en faisant ça, ce qui n'est pas sans conséquence non plus bien qu'admirable.
Le studio tout entier se met à trembler et à s'effondrer sur lui même, d'abord sous la forme de grains qui tombent du plafond, puis avec de plus gros morceaux qui viennent percuter violemment le sol, alors que la lumière se met à déconne pour clignoter et virer au rouge menaçant.
Tandis que le public se met à s'enfuir, Monsieur Barthès lui même se met à réagir de façon inhumaine en gigotant dans tous les sens, y compris sa tête qui se tord de telle façon à ce qu'un être humain normal devrait naturellement en mourir en faisant la même chose.
La Professeur Miyano reste de marbre face à ces évènements paranormaux et se contente juste de se lever puis de repartir dont elle vient, sans en faire plus car après tout elle a gagné ce duel haut la main et il ne reste plus qu'à observer son adversaire se consumer dans le propre feu qu'il a allumé.
Le corps de l’icône du "Petit Journal" ne fut jamais retrouvé.