[FIC] Tu me rappelles ta mère [Terminée]

Des bougies sont soufflés sur un gâteau à la fraise nappé de chochocal noir dans l'odeur exquise attire déjà les papilles de la jeune femme qui fête aujourd'hui son arrivée dans le monde adulte.
Kenzie Dodgera semble être la plus heureuse des filles, ce que semble même croire sa mère restante, Ohelua, bien cela ne soit qu'une façade comme vous le verrons ultérieurement.
Pour l'instant, laissons maintenir l'illusion.
L'enfant au coeur tendre vient serrer dans ses bras sa seule famille restante, puisque Armand son arrière grand père, elle ne l'a jamais vraiment connu comme il n’a jamais pu accepter la tragédie d'il y a douze ans et est toujours retranché dans les alpes françaises à l'heure actuelle.
La mort de Lucy a détruit ce qui aurait pu être un bel avenir.
Sa femme a sombré dans plusieurs travers tels que l'alcool, la drogue et la clope pour tenir le coup, et elle se serait flinguée depuis longtemps si la petite chose de son sang n'avait pas été là pour l'encourager rien que par sa présence à continuer à vivre.
Leur fille se rappelle à peine de sa mère non biologique mais elle lui ressemble beaucoup, dû en partie à l'admiration qu'elle lui voue.
La première peine encore à joindre les deux bouts, alors que la seconde à un job de rêve et pourrait se trouver un copain ou une copine sans problème pour continuer à faire vivre leur famille.
En réalité, toutes les deux sont extrêmement frustrées.
Reprenons au moment où elles dégustent le dessert, l'une en face de l'autre, alors que la robot ménagère au look humain et répondant au nom de "Bridée" s'occupe de débarrasser les assiettes du plat principal qu'elles avaient fini.
Une conversation se lance, débutant positivement.

Kenzie : Il est trop bon ton gâteau ! 

Ophelia : Merci Kenzie, j'ai eu un peu de mal à le faire.

Kenzie : Toujours tes vertiges ?

Ophelia : Oui, et les cauchemars.

Kenzie : Oh non... Tu tiens le coup ?

Ophelia : J'essaye, mais c'est de plus en plus dur et j'ai de moins en moins la motivation de continuer à me battre.

Kenzie : Je suis sûre que tu arriveras à reconstruire une vie.

Ophelia : Je voudrais bien te croire mon ange, mais ce n'est pas le cas.

L'ambiance est devenue plus lourde et pesante d'un coup, sans prévenir. 
La fille qui vient d'avoir 18 ans reposa sa cuillère sans finir son bout.

Ophelia : Écoute Kenzie, je vais mettre fin à mes jours cette nuit.

Kenzie : Quoi... ?

Ophelia : Je vais me prendre une bonne gorgée de barbituriques avant de me coucher sans plus jamais me réveiller. 

Kenzie : Non...

Paralysée par les propos de la personne la plus proche d'elle en ce monde, elle n'arrive pas à trouver de mots à sortir, juste des larmes.
Des bras chauds viennent lui retourner son accolade de tout à l'heure, une dernière fois, avant d'essayer de la convaincre que c'est le bon choix à faire, tâche ardue.

Ophelia : Ce n'est ta faute, c'est mon choix.

Kenzie : Je ne peux pas... Je veux te sauver...

Ophelia : Je sais... Mais en plus de dix ans, je n'ai jamais réussi à m'habituer à l'absence de ton autre mère.

Kenzie : On ne peut pas trouver un autre moyen de te la ramener ? 

Ophelia : J'ai déjà tout essayé... La sorcellerie, les pouvoirs divins et la machine de Wesker, rien ne marche... L'avoir en LMD comme Bridée ne me l'a ramènera pas et tu sais très bien que si j'essaye de la synthétiser, je ne finirai au trou. Merci la Loi Cooper.

Kenzie : Pitié...

Ophelia : Navré de te ruiner ton anniversaire, mais... Au moins tu le sais, et puis je suis heureuse de savoir que je vais partir en te sachant en sécurité et avec les moyens de subvenir à tes besoins ma grande.

Kenzie : Maman...

Ophelia : Tu me rappelles ta mère, vous vous ressemblez beaucoup comme si son âme avait continué d'exister en toi.

Impossible de lui dire la vérité et de casser ce franc sourire.
Si elle lui révèle que la vie est loin d'être rose et qu'elles sont toutes les deux dans la dépression, ce serait planter au couteau dans son cœur déjà bien saignant, et ça elle ne peut se résoudre à le faire, à lui faire encore plus de mal.
Aussi dur qu'il soit, le silence sera sa réponse.
Synonyme de mort.
Ophelia sera retrouvée quelques jours plus tard, nue dans sa baignoire, les veines tranchée.
Rappelant le triste destin qu'a voulu tenter Shiho à une époque.
A présente, Kenzie était seule, ou presque...
Il y a bien une personne chez qui se tourner.
Quelqu'un qui pourrait lui permettre de tout changer.
Les questions l’ont taraudées pendant de nombreux jours, jusque tard dans la nuit, jusqu'à qu’elle se résout à faire le choix le plus difficile de toute sa vie et qui marquera un énorme tournant.
Un matin, elle a acheté un billet d'avion, afin de se rendre en France.
Son but étant de précipiter les retrouvailles avec le grand père maternel de Lucy, Armand.
Ce vieux centenaire pourrait avoir la solution à son problème.
Une pirouette scénariste digne de SAO Alicization.
Arrivant au petit soir devant un chalet perché sur un sommet de montagne, la fille aux cheveux rouge sort de sa voiture de location avec un regard déterminé comme jamais, alors que le propriétaire des lieux l'observe à travers une fenêtre venir marcher jusqu'à chez lui.
Il descend donc lui ouvrir, se présentant avec une mine triste et quasi-méconnaissable avec la grosse barbe qui lui a poussé et surtout les rides qui se sont multipliés alors que ça fait un petit moment qu'il a fêté ses 100 bougies.
Plus aussi énergique que jadis, il soupire en sachant très de quoi il va en retourner.

Kenzie : Je veux utiliser ta machine temporelle pour revenir dans le passé.

Armand : Tu es sûr de toi ?

Kenzie : Je n'ai plus rien à perdre.

Armand : Alors suis moi.

L'enfant dans un corps à présent adulte suit le vieillard jusqu'à un appareil pouvant s'attacher autour du poignet et qui est la clé qui permettre à ses parents de vivre ensemble bien plus longtemps que ça, et évitera surtout que tout se détruise.
Un petit souvenir de Carton Man qui sera utilisé à bon escient.
Si seulement, cela avait été utilisé plus tôt, même feu Ophelia l'en avait interdit.
Puisqu'une fois partie, elle ne reviendra pas.