[FIC] Prix Nobel de Chimie [Terminée]

L'Arc de Triomphe est visible au bout de cette voie de deux kilomètres de la capitale qui est normalement censée être bondé de monde mais qui est pour le coup étonnamment vide, rappelant un célèbre film se passant dans un Londres déserté de ses habitants non infectés, ou encore un film bien de chez vous avec Éric et Ramzy.
Seule au monde, Shiho Montagné est là, au beau milieu de la route sans circulation, en train de marcher en profiter de l'odeur si particulière de l'air en cette période de confinement, le tout sans porter de masque ou de gants puisque de toute façon elle ne peut choper aucune maladie en tant que synthétique, n'y en transmettre puisque les petits êtres vivants ne tiennent que très peu de temps sur leur peau avant de mourir.
Cette immunité est très pratique au quotidien, et lui permet une autorisation exceptionnelle de sortir alors que tout le monde est isolé chez soi, bien qu'elle devra quand même se désinfecter en rentrant au bercail, au cas où certains microbes auraient résisté à l'appel de la mort.
Rien au monde ne peut être aussi exaltant que l'impression d'être la dernière membre de l'Humanité à être encore debout, après qu'une épidémie bactériologique ait décimée la population. Dans ce cas précis, ce serait plutôt virale qu'autre chose.
Au moins pour le coup, ce serait assez propre puisqu'il n'y aurait pas de zombies ou infectés traînant dans les rues pour faire chier leur monde comme des mendiants avec des nikes flambant neuf.
Enfin propre...
Façon de parler.
Il y aurait tout de même un sacré paquet de cadavre à chaque coin de rue, et cela même si le gouvernement arrive à entasser la majorité dans des camps pour les y laisser crever. Ce serait un scénario digne d'un film d'horreur si c'était bien le cas, mais la réalité est loin d'être aussi catastrophique que la grande Peste Noire, pour l'instant.
Arrivée Place de la Concorde, notre intrépide aventurière contemple l'énorme symbole phallique qui s'y trouve et qui se nomme l'Obélisque de Louxor. Celui ci est quand même moins impressionnant que le chine de son mari qui vient compenser son manque de musculature et sa hauteur corporelle de 1m68. N'oublions pas qu'il est perso jouable humain masculin le plus petit de ce forum, mais pas le perso humain tout court le plus petit.
Cette palme d'or revient à Lina Inverse avec ses 1m4.
Pas étonnant que personne ne l'à prend au sérieux avec cette taille de gamine et sa poitrine inexistante.
La pauvre.
Notre âme réincarné s'approche de la Statue de Strasbourg afin d'y jeter un oeil admiratif de cet architecture resplendissante faite à une époque où régnait la Terreur, preuve de la folie qui peut animer les hommes en cas de Révolution.
D'ailleurs au vu de l'ambiance qui règne sur la planète depuis que les révoltes pleuvent et que les Gilets Jaunes ont fait un carton, on peut dire que le système actuel de l'ultra-libéralisme enrobé de capitalisme va se péter la gueule la tête la première.
Le Peuple va encore une fois montrer qu'il ne faut pas le prendre pour un con.
Cet univers a de la chance d'avoir évité, grâce à l'intervention d'un célèbre chanteur français, de subir le désastre qu'a été Emmanuel Macron qui n'à pas touché que la France, loin de là.
Cette pandémie est moins partie en couille, dû moins dans l'hexagone, ici que par chez vous.
Triste non ?
La chimiste aux cheveux auburn se rend par la suite auprès de la Fontaine des Fleuves, histoire de se rafraîchir un peu le visage avec de l'eau fraîche, en cette journée chaude par rapport à la veille où il faisait entre 10 et 20 degrés en moins.
Faut profiter de boire ce liquide essentiel à notre bonne hydratation avant qu'il ne soit tellement chimique qu'on ne pourra même plus si baigner sans avoir l'impression de se jeter dans une cuve d'acide. Sans oublier que même les poissons ne seront plus là pour nous nourrir, faisant parti de l'histoire ancienne, sans rien pour pouvoir les remplacer.
Le futur fait rêver, pas vrai ?
Oh je suis mauvaise langue.
Il y a encore moyen de sauver les meubles avant que tout s'écroule, il faudra juste être plus rapide que des managers déconnectés de la réalité pour permettre une telle prouesse.
Je ne pointe du doigt personne.
Non, c'est mal me connaître.
Changeons de source, vous le voulez bien ?
Il y a le bassin octogonal du Jardin des Tuileries qui fera l'affaire.
En contemplant ce décor incroyable qui témoigne d'un puissant héritage culturel français que certains renient, la femme aux multiples vies est partagée entre deux visions internes qui entrent en conflit. Celle de Shiho, la brillante férue de science qui a pu obtenir un Prix Nobel, et celle d'Esmaraldine, une garçon manqué qui savait bien s'éclater tout en ayant un petit côté artiste dans sa façon de voir les choses.
Ces deux morceaux importants de son passé ont fusionné jadis, lui permettant de conclure à plusieurs verdicts complétement différents quand elle analyse son environnement.
D'un côté, elle ne voit qu'une substance chimique constituée de molécules H2O, à la fois très stable et néanmoins très réactif, tout en étant un excellent solvant.
De l'autre côté, celui lui rappelle l'écoulement de son existence dans un monde qui en avait rien à foutre d'elle jusqu’à ce qu'elle rencontre l'homme qui a changé sa vie en bien, alors que leur rencontre était déjà en quelque sorte prédestinée puisqu'ils étaient déjà vu à un concert de lui dans sa première vie.
Jamais elle aurait cru à ce moment qu'elle pourrait y trouver en lui le parfait confident, le parfait exemple à prendre pour profiter pleinement de bons moments que lui offre cette cruelle destinée.
Pourtant leur parcours n'a pas été sans embuche, avec de nos nombreux moments moments forts, mais aussi de fragiles points de route où tout aurait pu basculer.
Elle repense notamment à un passage en particulier.
Leur première fois.
Pas en tant qu'Esma, mais en tant que Shiho.



Une lame froide lui passe entre deux lèvres très sensibles.
A ce moment là, elle hurle à la mort.
Se rappelant cette fois là, sous la douche, quand le grand requin blanc s'est jeté sur le petit dauphin sans défense pour abuser d'elle alors qu'elle était le plus vulnérable, remuant le couteau dans la plaie encore de nombreuses fois après cet incident qui lui laissa une marque que l'on ne peut nettoyer au lavage.
L'alcool, c'est réellement mauvais pour la santé.
Immédiatement, l'aveugle au dessus d'elle et qui pétait la forme pour faire ce qu'il est en train de faire encore une vingtaine de fois, coupe tout envie de persister et préfère opter pour se retirer et se mettre sur l'un des côtés du lit pendant qu'elle se décale un peu de l'autre côté.
Sentant une gêne s'installer entre les deux alors que la douce métissée aux cheveux d'un feu sombre cache son visage avec ceux ci pour ne pas qu'on puisse y voir ses larmes, le bon mari tente de trouver un moyen d'aborder son problème sans casser tous les meubles au passage.
Ne trouvant pas de manière subtile d'y aller, et puis sachant que ça ne ferait que renforcer la malaise, il n'y va pas par quatre chemins, fidèle à lui même.

Gilbert : Gin ?

Une seule réponse, tout aussi courte, s'envole jusqu'à ses oreilles, telle une brise de Printemps.

Shiho : Oui.

Savoir la raison pour laquelle leur partie de jambes en l'air est devenue très dur le pèse intérieurement et il aurait bien envie de tout casser, bien que ça n'arrangerait rien, et surtout cela ne ferait que renforcer un fossé entre lui et sa bien aimée qui a déjà assez souffert comme ça.
Tout ça parce qu'un connard a profité de sa position profitable pour abuser d'elle quand elle était plus jeune.
Sachant que tout ce qu'il peut faire à présent, c'est être l’adorable ours en peluche contre lequel on aime faire tout pleine de câlins, il se tourne vers elle pour lui caresser sa chevelure soyeuse avec un sourire triste, tout en essayant de ne pas pleurer lui aussi, ce qu'il ne réussit que faiblement à faire.
Cela se ressent dans sa voix aiguë quand il prend la parole.

Gilbert : Tu y arriveras un jour. Cela ne fait même pas un an que tes souvenirs de ta première vie te sont revenus et tu dois encore t'y faire, comme moi je dois encore m'habituer complètement à la perte de Suzanne. Cela prend du temps, mais en s'entre-aidant, on arrivera plus facilement à passer outre cette douleur, car on est tous les deux très forts, et on est plus seul. On est là l'un pour l'autre.

Sa compagne se retourne pour lui faire face, un petit sourire très franc aux lèvres, et les yeux bleus humides.

Shiho : Merci.

En guise de remerciement, elle lui offre un petit bisou.

Shiho : J'ai de la chance de t'avoir.

Gilbert : Moi aussi.

Shiho : Je ne te savais pas aussi romantique Gillou.

Gilbert : Il y a encore des choses sur moi que tu as à apprendre. Comme le fait que j'ai remporté la finale de "Danse avec les stars".

Shiho : Prouve le moi.

Gilbert : D'accord, c'est parti !

Retrouvant toute son énergie habituellement, le chanteur d'un temps ancien se lève d'un bond hors du lit très chic où il se trouvait, puis il se précipite de l’autre côté de celui ci pour y tendre sa main vers celle qu'elle n'abandonnera jamais, afin de lui accorder une danse.
La proposition est accepté, et très vite ils se retrouvent à bouger leur corps au son de guitare typique de Roxette.
La voix entraînante de la chanteuse talentueuse suédoise transmet son énergie supplémentaire au couple ici présent, avec le titre "Dressed For Success" qui est idéal pour s'amuser entre les deux pièces d'un même amour.
Voilà comment ils ont terminé leur soirée qui aurait pu se terminer bien pire.



Descendant les marches en sautant d'une marche à une autre, sous le son de cette mélodie qui se joue dans sa tête, avec une joie indélébile sur son visage, on ne peut pas s'empêcher de ressentir le bien être qui s'échappe d'elle.
On dirait bien que Gilbert avait raison.
Elle a finalement pu tolérer ses douleurs personnelles, bien plus rapidement que son mari ne l'a fait.
Bravo à elle, je n'ose imaginer comment cela a pu être difficile.
Arrivant au niveau quai tout aussi désert que le reste de la ville, elle y découvre une présence vivante, voir même plusieurs mêlées à une scène à laquelle elle s'incruste au milieu de son déroulement. Un groupe de SDF, incluant ce bon vieux Raymond, se retrouve opposée à une troupe de jeunes racailles de cité dans la majorité d'entre eux fait partie de la minorité ethnique, de quoi donner des points au Rassemblement National.
Un des sans abris tente de les faire partir en parlant français avec un accent turque, pour finalement se prendre un crachat de la part du chef du gang qui lui a de l'arabe au fond de la gorge. L'altercation risque de dégénéré, et le côté héroïque de notre protagoniste lui donne envie d'intervenir avant qu'il n'y ait un mort.
Sauf qu'elle n'avait pas prévu ces deux flics qui sortent de nul part, ignorant échauffourée à même pas quelques mètres d'eux, préférant verbaliser l'asiatique qui ne fait rien, la main sur l'amande.

Policier 1 : Avez votre attestation de sortie ?

Shiho : Oui, mais c'est pas important. Vous ne voyez pas ce qui se passe là bas ?

Policier 2 : Ne changez pas de sujet !

Policier 1 : Montrez nous votre attestation sinon ce sera une amende de centre trente cinq euros.

Je crois que la discutions n'est pas possible entre la Première Dame de France et ces individus.
Pas sûr que leur rafraîchir la mémoire au sujet de qui elle est changerait grand chose, surtout que ce n'est pas le genre de la principale concernée.
A la place elle utilise ses compétences en combat pour latter les couilles de l'un des flics avant de taper de la tranche de la main dans la jugulaire de l'autre, les laissant ensuite s'effondrer au sol de douleur.
La suite elle va être sanglante.
Je me permet alors, après vous avoir parlé d'un moment difficile de sa vie, un autre bien plus joyeux mais tout aussi important à ses yeux.
La fois où ses mérites ont enfin été récompensés.



La Découverte des Formes de Vies Intraphotocellulaires a bouleversé le monde la Science.
Vous pourriez penser que j'exagère si vous n'êtes pas un habitué du domaine, mais vous pouvez me croire que ceci défit tout entendement tel qu'admis par les têtes ingénieuses qui forment l'élite scientifique de notre monde moderne, dû moins jusqu'à il y a deux ans.
Comme Shiho ne peut pas le faire, je vais vous expliquer tout ça en essayant de ne pas vous perdre.
Ce ne sera pas facile.
De base il paraissait impossible qu'il puisse y avoir des formes de vie dans la lumière du soleil, puisque la plus forme de vie connue, c'est la cellule. Or il ne peut pas y avoir de cellules dans dans cette source de lumière que celle ci est composé de photons, plus petits que les atomes eux mêmes.
D'autant plus que les photo cellules sont des capteurs, donc de la technologie plutôt que des formes de vie, à moins que cela soit constitué de cellules photosensibles, et encore faut il le prouver.
Rien de tout ça n'est la réalité mise au grand jour.
En vérité il s'agit plutôt de cellules parasités par un organisme que notre éminente chercheuse a nommé les "Bougnoules", capable de vivre à l'intérieur de ces cellules en utilisant les organites de la cellule pour se développer elle-même, se multiplier, et sortir de la cellule par endocytose, ce qui n'engendre aucun dégât chez la cellule.
On peut ainsi dire qu'ils vivent en symbiose.
Je vois quelques férus de science lever un sourcil parmi vous.
"Oui mais la lumière dans tout ça ?"
J'y viens.
Les cellules parasitées émettent ainsi des biophotons durant la période où elles sont occupées.
Phénomène extraordinaire et qui chamboule pas mal de choses.
Merci le Professeur Miyano pour avoir révolutionné la Science, comme ses pairs avant elle.
Passons à présent à la cérémonie du Prix Nobel de Chimie où notre héroïne se voit remettre un diplôme et une médaille, en même temps que deux de ses collègues qui l'ont aidé dans ses travaux, bien que eux mêmes reconnaissent que elle est celle qui mérite toute la gloire, vu qu'elle a fiat la majorité du boulot comme une grande.
Même le Roi de Suède, Charles XVI Gustave, est impressionné en remarquant l'apparente jeunesse de la lauréate, ainsi que les belles formes de son corps, qui font qu'il se met à siffler de manière peu subtile, résonnant dans toute la salle. Cela lui vaut les hués des féministes qui sont présentes, ainsi que les acclamations d'autres personnes qui reconnaissent qu'elle est bonne notre anglojaponaise de nationalité française.
Trêve de grivoiseries, le public est tournée vers l'heureuse gagnante pour assister à cette remise de récompense pour ses travaux auxquels elle y a mis tout son cœur et son cerveau, ainsi que pour le discours très personnel qui allait suivre sa sa part.
S'assurant que le micro est bien branché, Shiho prend enfin la parole, avec sa voix plus douce qu'une Lina Inverse.

Shiho : Je pourrais vous bassiner avec de nombreux détails de mon passé qui ont fait que je suis qui je suis à l'heure actuel, et qui m'ont mené à aboutir à cette recherche qui marquera le 21ème siècle à tout jamais. Tout le mondes'en fout.

Gilbert : C'est pas vrai !

Le vieil s'est levé sa chaise, car bien entendu qui il est présent à cette occasion, afin de faire entendre son opposition à l'affirmation de sa compagne, celle ci n'étant guère surprenante quand on l'a connait bien et qu'on sait qu'elle n'aime pas faire de grands discours qui brassent du vent, préférant plutôt utiliser des phrases claires et précises.
C'est son côté Shiho qui ne rentre pour le coup pas trop en contradiction de ce côté là, même quand elle revêt sa casquette de réalisatrice ou productrice.
Touchée par cette intervention prévisible, elle ne peut s'empêcher d'esquisser un petit sourire limite enfantin avant de revenir à un visage complètement imperméable quand elle se rappelle qu'il y a beaucoup de monde qui est en train de la regarder.
Son monologue continue alors, rebondissant sur les propos tenus par le membre de l'audience.

Shiho : Peut être, mais franchement je foutrais le cafard à toute l'assemblée rien qu'en mentionnant mon adolescence à Tokyo où j'ai dû travailler. A la place me contenter de remercier mes assistants qui m'ont permis d'aboutir le projet, et mon cher mari que vous avez pu entendre, qui m'a toujours soutenu et me remonte le moral quand celui ci est au plus bas.

Gilbert : Ouais !

Shiho : Si seulement il pouvait faire de meilleures chansons, je serais comblée.

Gilbert : Je me vengerai !

Oubliant cette masse noire, la stars sous les projecteurs rigole en même temps que celui avec qui elle partage sa vie, son cœur et ses pensées les plus profondes, celles que seul lui connait hormis elle.
Leur alchimie marche du feu de dieu, ça on ne peut que le constater.
Que l'on soit fan d'eux ou qu'on les déteste.
Bien que vous soyez majoritairement dans le premier groupe.



Une douce main couverte de sang séché vient désinfecter une plaie au visage d'un homme au teint basané, grâce à un disque en coton démaquillant imbibé d'une solution liquide prévue à cet effet. Cela picote un peu, mais le vieil homme qui se nomme Jean-Rachid a vécu pire dans sa vie que de se faire malmener par une bande de jeunes cons, qui d'ailleurs ne pourront plus faire de mal à personne à présent.
Les autres sans abris observent Shiho jouer la soignante, alors que Raymond se marre car il connait déjà un peu personnellement la Première Dame de France grâce à son amitié avec Clara Lille, puisque le monde est atrocement petit comme vous le savez déjà.

Raymond : Vous avez l'habitude de faire ça ?

Shiho : Depuis que notre médic au sein des Avengers s'est faite buté puis remplacée par un robot, c'est à moi qui incombe de faire cette tache jusqu'à ce qu'on trouve un remplaçant.

Raymond : Vous semblez plutôt douer ma p'tite dame ! Ça doit être votre côté chinoise qui veut ça.

Jean-Rachid : Réré la Raie Manta, t'vois pas qu'elle est japonaise !? Tu vas encore t'attirer des ennuis en étant un peu fin observateur !

Raymond : Oh merde, xcusez m'dame !

Shiho : Pas grave, j'ai pas de complexe avec ça de ce côté là. Je ne veux pas insulter gratuitement sur Twitter en prenant un air supérieur.

Raymond : Twitter ?

Jean-Rachid : Laisse béton mon vieux, tu vas rien comprendre comme d'hab !

Raymond : La technologie avance trop vite pour moi !

Clochard 1 : C'est comme les caisses rapides en supermarché !

Clochard 2 : Ou encore le Minitel !

Raymond : Non là c'est toi qui est en retard sur tout le monde !

Clocharde : Je propose qu'on fête tout ça avec une bonne binouze. N'est ce pas les gars !?

Raymond : Ouais !

Jean-Rachid : Tu es invitée toi aussi.

Professeur Miyano est surprise de l'invitation, n'ayant pas l'habitude qu'on fasse ce genre de geste pour elle.

Shiho : Merci, c'est aimable de votre part.

Jean-Rachid : C'est l'moins qu'on puisse faire après ce que vous avez fait pour nous.

Une petite bière n'a jamais fait de mal à personne, bien que notre âme artificielle et l'alcool produit un drôle de mélange qui l'avait déjà notamment mené à coucher avec Silver Shroud. Acte qui d’après de nombreuses folles rumeurs, serait encore disponible au visionnage sur certains sites pornographiques perdus sur la toile, alors à vous d'essayer de retrouver la vidéo si vous en avez le courage.
Après si vous êtes malin, vous vous rendrez vite compte que votre monde et le leur n'est pas le même, donc vous n'avez aucune chance de la retrouver.
Je dis ça, je dis rien.
Sur ce, c'est l'heure d'un nouveau flash-back, plus précisément le dernier de cette fic.



Un anniversaire a lieu ce jour là.
Vous aurez compris que ce n'est pas de celui d'Ophelia Sarkissian dont nous allons abordé mais bien de celui de Shiho Miyano.
C'est logique, bien que l'annif corresponde pour les deux.
Notre femme qui ne fait pas son âge, est actuellement assise sur son lit en train de caresser sa petite chatte blanche, Kibō, qui est posée sur ses jambes nues tout en savourant le moment à coup de ronron, d'étirement et de frottement.
Le manque de vêtements sur sa maîtresse s'explique par le fait qu'il fasse nuit dehors, et qu'il est l'heure du dodo présidentiel.
Il ne manque que le Président à l'équation justement.
Celui ci est dans la salle de bain luxueuse de ce palais qui leur sert de résidence, tout en étant le lieu de travail du bonhomme. Occupé à se laver les dents et faire d'autres préparations pour aller au lit, autant dire qu'il met un petit bout de temps, pire qu'une femme comme le diraient certains.
Néanmoins, ils en profitent quand même pour discuter un peu de la journée qu'ils ont passé ensemble, même si du côté du mari, sa parole est obstrué pendant un petit moment par la brosse dans sa bouche, avant de finalement devenir plus compréhensible.

Gilbert : Le meilleur moment quand même, c'est quand Lucy a découpé le gâteau à la tronçonneuse.

Shiho : Elle en a foutu partout, mais comme le nappage au chocolat était délicieux, ça passait.

Gilbert : Bon, ce qui passait moins, c'est tu sais quoi.

Shiho : Avec Wesker, il fallait s'y attendre.

Gilbert : Pas faux.

Shiho : En tout cas il faudra refaire ça, de fêter nos anniversaires en même temps.

Gilbert : Enfin si Ophelia tient le coup jusqu'à l'année prochaine.

Shiho : Tu crois qu'elle ne survivra pas à leur quête personnelle de couple ?

Gilbert : Je sais pas. Tout est possible.

Shiho : Autant espéré le meilleur pour elles alors.

Gilbert : T'es sûr qu'on a pas échangé de personnalité d'un coup ?

Shiho : Peut être. Qui c'est ?

Gilbert : Bon bon bon, j'arrive ! J'ai juste un dernier petit truc à faire ?

Shiho :  ?

Gilbert : Ouais ça aussi, mais non. Tu verras.

Shiho : C'est vrai que tu voulais m'offrir ton cadeau avant d'aller dormir, quand on sera ainsi tout seul, et pour que j'ai une dernière image ultra positive de ma fête.

Gilbert : Exactement !

Shiho : Ce ne pourra pas être pire que le dessin de l'année dernière.

Gilbert : Il était très beau mon dessin !

Shiho : Franchement, j'ai cru que c'était notre Akemi qui l'avait fait au début. La tête que tu as fait quand tu as fait quand je te l'ai dit ! Hi hi hi !

Gilbert : Je t'entends rigoler tu sais !?

Shiho : Viens je t'attends ! Qu'on se batte !

Se préparant à une chamaillerie assez enfantine qui est plutôt drôle à voir de la part de celle qui affiche en général un plus net sérieux quand il y a d'autres personnes, elle est surprise quand Gill quitte enfin l'autre pièce avec entre ses mains un cadre où se trouve une photo qu'elle ne peut pas voir, puisque celle ci est tournée vers son teneur.
Le ton plutôt calme et souriant, avec une pointe de gêne, est d'autant plus perturbant venant de lui.

Gilbert : Avant de s'amuser comme des petits fous, j'ai quelque chose à te montrer.

Shiho : C'est quoi ?

Gilbert : Regarde par toi même ma Canne d'Amour.

Il lui tend l'objet, qu'elle prend, un sourcil levé.
Quand elle le retourne vers elle, ses yeux s'écarquillent, découvrant l'incroyable vérité.
Un souvenir d'enfance qu'elle gardait au plus profond de son cœur et qu'elle n'aurait jamais pensé pouvoir contempler de cette façon, croyant que ce fragment physique de sa première vie avait été perdue à tout jamais après la mort de sa sœur, et son propre décès.
Sur l'image, on y voit Shiho, seulement âgée de treize ans après être fraîchement revenue au Japon pour bosser comme une scientifique de haut rang dans l'Organisation Noire. Son regard joyeux prouve que c'est l'un des rares bons moments qu'elle ait passé au cours de cette existence là, et surtout durant le moment où elle résidait à nouveau dans son pays natal, ayant étudié pendant son enfance aux Etats Unis.
Sa sœur Akemi est à sa droite, la tenant dans ses bras avec son visage angélique tel qu'elle sait l'arborer mieux que personne, et on peut voir l'entre-aide qu'on les deux Miyano pour passer un bon moment ensemble, malgré la galère que leur a imposé le destin.
Le plus étonnant, c'est la personne à la gauche des sœurs métissées.
Il s'agit de Gilbert Montagné.

Gilbert : Mon concert à Tokyo de 1995. J'avais quarante trois ans à l'époque, ça me rajeunie pas.

Shiho : Gilbert...

Les larmes coulent le long des joues lisses de cette poupée en porcelaine, alors que ses bras tremblotent en tenant cette photographie disparue qui ne l'est plus. Les gouttent inondent cette pièce qui a jauni avec le temps passé, sans pour autant la détruire, car rien ne peut déchirer ce papier qui relie deux âmes faites pour être unies.
En effet, cette rencontre fut LEUR première rencontre.

Shiho : Comment ?

Gilbert : Baka.

Une petite tape inoffensive sur la tête vient la sortir de son état choqué, sans pouvoir autant quitter celui émotif.

Gilbert : Tu oublies que je suis Président de la République Française, et que je peux tout faire, y compris retrouver cette photo que vous aviez prise avec moi et qu'une vieille dame avait racheté dans un vente aux enchères, un peu comme Zarick l'avait fait avec le canne où tu t'es réincarné. C'est la petite fille de la dame qui me l'a offert quand je lui ai tout expliqué, comprenant que c'était important pour toi de l'avoir.

Les lèvres de la canne en sucre en train de fondre en larme se lèvent vers le plus haut possible avant de se jeter dans les bras de son bien aimé pour le serrer aussi fort que possible avec ses petits bras synthétiques plus forts qu'ils en ont l'air.

Shiho : Merci.

Les bras de l'homme qui l'aime plus que tout se resserre autour de sa taille, avant que l'eau coulant d'une source différente vienne s'écouler à son tour, se mêlant à celle que l'on connait déjà.

Gilbert : Je t'aime.

Shiho : Je t'aime.

Ils n'avaient pas besoin de le dire pour que cela puisse se voir, étant plutôt flagrant rien qu'à leur gestes.
Ce n'est pas pour rien que c'est le couple phare de ce Forum.



Tenant entre ses mains un cadre où ce trouve ce moment important de sa vie, elle ne peut s'empêcher de grimacer de joie sous l'emprise de l'alcool et de la nostalgie. Depuis la veille, elle s'est assurée que cette pièce du puzzle que constitué son passé ne quittera plus jamais son sac à main noir "MyLockme" de Louis Vuitton. Le machin coûte deux mille boules alors réfléchissez à deux fois avant de claquer plus d'un SMIC dedans si vous n'avez pas de gros moyens financiers.
L'effet psychotrope de l'atmosphère est augmenté par l'odeur de la cigarette mélangé à celui d'une plante qui a une toute autre odeur que celle du tabac, ce qui finit par la faire totalement planer comme elle n'a jamais pu planer auparavant, tout en commençant à voir des choses qu'elle ne devrait pas voir.
Notamment, la présence de Gilbert Montagné, tout aussi vieux et fringant, qui tend son très long bras vers elle pour lui accorder une nouvelle danse qui sera loin d'être la dernière. Elle accepte l'invitation, encore une fois, étant alors entraînée par une force dépassant la sienne, pour ensuite faire un petit slow sur "Lait de coco" de Maya.
A moins de regarder la Megaforge, je suis sûr que vous n'avez probablement jamais entendu parlé de ce type, ni même entendu tout court sa chanson.
Aaaahhhhh, les années 80 !
Les mains de l'aveugles ont autour des fesses de sa compagne, tandis que celles de cette dernière sont autour des épaules du sacré bon danseur. Tournoyant lentement sur eux même, ils en oublient le monde autour d'eux qui n'a plus la même allure qu'un quai de métro dégueulasse où on sent bien que la Maire en place n'en absolument rien à foutre de sa propre ville, ne pensant qu'à sa propre personne, et peut être à ses amies.
Enfin "sa propre ville"...
Ce doit être une saboteuse envoyée par l'Espagne, ce n'est pas possible autrement.
Le décor s'est transformé en celui de l'intérieur du Théâtre des Champs-Élysées où ils bougent sur la scène, alors que les projecteurs sont centrés sur eux, et qu'une foule informe les observent en silence, tapis dans l'ombre des sièges, ne faisant qu'un avec eux.
Yeux dans les yeux, jamais ils ne se quittent.
Leur voix finissent par se faire entendre, résonnant en écho dans l'immense salle malgré leur faible totalité.

Shiho : Tu ne partiras jamais ?

Gilbert : Jamais, tu peux en être sûre.

Shiho : Tu es tout pour moi.

Gilbert : C’est réciproque tu le sais bien, alors arrête de t'inquiéter, et profite de la danse, de l'enfance que tu n'as jamais pu avoir.

Shiho : J'ai toujours peur que les Corbeaux reviennent un jour.

Gilbert : Ils peuvent revenir si ils le veulent, j'ai ma Winchester de prête pour les accueillir.

Shiho : Crois tu que cette danse durera encore longtemps ?

Gilbert : Aussi longtemps qu'il le faut, et quand elle s'arrêtera, nous irons nous reposer ensemble.

Shiho : Profitons alors d'elle tant qu'on est encore dedans.

Gilbert : Ouais.

Cette douce mélodie tropicale les enveloppe encore quelques instants avant que les lumières s'éteignent.
Le noir total.
Les sens de notre héroïne reviennent progressivement à la normal.
C'est alors qu'une voix familière finit par se faire entendre, à la distance semblant à la fois proche et lointaine.

Sienna : Shiho, t'es défoncée ?

Il s'agit de celle un peu déraillée par moment de Sienna Valentine, la fille biologique de Holt Valentine et Marine Farron, ainsi que adoptive de Haruhi Suzumiya et Leon Kennedy. Pendant un temps, comme plusieurs personnages joueurs de ce forum, elle était morte avant de revenir à la vie et de vivre pendant un temps en compagnie d'Ailein Bartley, puis de Erza Josse, avant de revenir à ses parents adoptifs après que le Manoir Kennedy ait été complètement retapé.
Shiho lève un sourcil, suivi de l’œil sous celui ci, voyant flou au départ.
La vision s'éclaircit, lui permettant de découvrir la jeunette sautillant sur place avec une vigueur rappelant parfois celle de Gilbert et Kenzie Dodgera. Bien qu'au niveau de la personnalité elle prenne beaucoup de ce pervers de Capitaine Soudedge, au niveau du physique c'est plutôt vers la prostituée que cela se dirige.
Étonnamment, elle est blonde.
Quand on sait que son père avait les cheveux bruns, et sa mère roux.
L'adolescente qui aurait dû être adulte si elle n'avait pas eu son suicide forcé, aide sa camarade qui souffre du même symptôme de jeunesse éternelle dont souffrent les morts-vivants comme elles. C'est aussi un peu ce qu'ont certaines races de vampires, ce qui est logique quand on réfléchit deux minutes.
En tout cas, les hallucinations sont terminées, il faut se remettre en selle.

Shiho : Pourquoi es tu là ?

Sienna : Une mission nous attend, où on va devoir escorter les Secret Warriors jusqu'à New Raccoon City afin de soigner une reine alien qui a contracté le Corona.

Shiho : Il y a qui avec nous ?

Sienna : Wesker et Yuki.

Shiho : L'un compense l'autre.

Sienna : Le Ying et le Yang.

Shiho : C'est à peu près ça.

Sienna : Besoin d'aide pour marcher ?

Shiho : Un peu oui merci, j'ai la tête qui tourne.

Sienna : Allons y alors !

Saluant les amies sans domiciles fixes qui sont encore dans la brume, les deux femmes s'en vont en enjambant quelques corps qui traînent sur le passage.
La suite, c'est par là :