[FIC] Femme des Années 80 [Terminée]

Sous un petit air qui sent les gens oppressés, nous redécouvrons cette imposante métropole européenne située à la frontières entre les peuples francs et germains, mélangeant d'ailleurs assez bien leur deux cultures, accentué par les occupations qu'a subi jadis cette contrée par les casques à pointe remplies de bières mousseuses.
Cette fois ci, nous ne sommes pas dans le présent comme vous avez pu le voir, ni même quelque part au 21ème siècle, mais bel et bien deux décennies plus tôt, au cœur de celle qui a fait le charme de Stranger Things, nous replongeant à peu près à l'époque où le Club des Ratés s'était lancé dans une chasse au trésor afin de retrouver le butin de Willy le Borgne.
Attendez deux secondes…
C'était pas Tim Curry qui le jouait lui ?
Ou un Clown ?
Je crois que je suis en train de toute mélanger là.
Parmi les reliques du passé qui se trouvent sous nos yeux, il y a notamment le célèbre Pont Winston Churchill qui a été inauguré dans les Années 60 et qui continuera à servir de passerelle aérienne entre les deux quartiers de Strasbourg qu'il relie pendant encore 20 ans au moins avant d'être démoli en faveur de la ligne de tram qui sera prolongé de son côté via un nouveau pont baptisé de la même manière, mais qui est bien plus court, servant juste à traverser l'Ill qui sépare les deux.
Quelqu'un de connu, en plein dans son âge d'or est en train de l'emprunter en ce moment même afin de pouvoir aller du Neudorf à l'Esplanade. Il s'agit, vous l'aurez compris, de Gilbert Montagné quand le bougre avait seulement 33 ans et qu'il venait sortir son plus célèbre 33 tours où figure quatre de ses plus grands morceaux jamais faits qui continueront encore à être chantés bien des décennies plus tard, jusqu'à saouler bon nombre de personnes, y compris Erza Josse.
Sous les sunlights de la liberté qui a le blues de s'aimer, l'aveugle est à bord d'une très belle et bien entretenue Peugeot 205 Lacoste blanche dont seulement trois portes lui suffisent. Bien évidemment, dû à sa cécité encore active à ce moment là de sa vie, il ne peut pas la conduire et c'est donc Bob, son fidèle chien, qui s'en occupe puisqu'il a été dressé à le faire.
Pour ce qui est de la légalité de la pratique, on va la passer sous silence.
Au passage, ce n'est guère un secret que le joyeux luron a une très haute estime de lui même, et donc vous ne serez pas surpris d'apprendre qu'il est actuellement en train de prendre énormément de plaisir à se secouer le mulet en écoutant de ses tubes qui passe à la radio de l'auto.
Si vous voulez vous enjailler avec lui, c'est par ici :


Et non, vous avez bien lu, il s'est muni de la meilleure coupe de dragueur de cette décennie pour un rendez vous intime qui est très important à ses yeux.
Pour l'occasion, il s'était vêtu de son plus beau bomber entièrement couvert de badges venant du mec a qui il l'avait obtenu, car à l'époque c'étaient de vrais vestes militaires ayant servi et donc pas de merde de répliques de pacotilles comme on nous sert aujourd'hui.
Le toutou habile des papattes parvient à manœuvrer l'auto jusqu'au célèbre rond-point de l'Esplanade qui lui aussi a été créé dans les années 60 pour au final perdu au tout début de celles 2000 afin de favoriser les nouveaux transports en commun, ainsi que le piétons, en défaveur des automobilistes. Cependant, cela reste un débat mort aujourd'hui de savoir si c'était une bonne décision à prendre ou non, sachant que si l'on veut pouvoir prolonger les lignes de tramway, il est évidemment qu'il fasse refaire l'architecture des zones touchées par cette décision.
Gill, lui il s'en fout de tout ça car il ne veut qu'une chose, baiser.
Baiser oui, mais de la merde.
Baiser français monsieur !
Les produits du terroir !
Une énorme tignasse colorée, dont il faut se lever très tôt le matin pour pouvoir correctement la préparer pour le reste de la journée, est en train de patienter devant la Statue d'Athéna, en contemplant la fontaine d'eau avec ses jets juste devant elle, tout en mâchant un chewing-gum à pleine dent. Vêtue façon punk, avec le jean qu'elle a troué elle même pour faire rebelle, Suzanne Cordasi est bien contente de reconnaître le véhicule de son copain apparaître dans son champ de vision, à sa gauche.
Vous ais je préciser qu'elle n'était pas seule et avait une bonne compagnie puisqu'elle a en sa compagnie nul autre que Mylène Farmer qui n'est pas encore la reine française des disques de diamant puisque c'est cette année là qu’elle débute à l'âge de 23 ans sa carrière musicale avec l'aide de Laurent Boutonnat qu'elle a rencontré pour l'occasion de son premier tube et qui deviendra son proche complice durant les décennies qui vont suivre. D'ailleurs, notre chère Mylène Jeanne Gautier de son vrai nom s'amuse dans ce froid d'automne à jouer avec la flotte du bassin, tout en chantonnant à voix basse son premier single.


Quand on pense qu'on devait à la base partir sur une production à gros budget inspirée de Michael Jackson, de quoi faire plaisir à TH5, il faudra attendre un peu pour que cela se fasse.
Celle qui était, et l'est encore un peu, une adolescente solitaire à l’allure de garçon manqué ne fait pas attention à l'arrivé de de son ami qu'elle attendait, car oui faut croire que Gillou connaissait labelle brune-rousse avant bien avant qu'elle ne soit célèbre, et il en va de même au fait que son amie au féminin s'en va le rejoindre en lui passant sous le nez.
Directement sorti de sa caisse neuve, la Don Juan fait un signe d'au revoir à son animal de race inconnue alors que celui ci se trie ensuite vers une destination inconnue, laissant son maître à pied avec les deux gonzesses qu'il a prévu de se taper, faut pas se leurrer.
D'ailleurs décrivons un peu le style vestimentaire de l'autre future stars de la chanson qui est différent celui de l'amie d'enfance de Monsieur Montagné.
Pour accompagner sa coiffure organisée en frange avec des longueurs lisses, nous avons le tee-shirt noir où on voit un gros smiley trop content pour être honnête, en partie caché par un long collier autour du cou et la veste en jean assortie avec la mini jupe où l'on peut facilement y voir la culotte en dentelle noire, et pour ponctuer tout ça il y a des petites bottines à talons qui sont de la même couleur.
Maintenant que les descriptions sont faites, nous allons pouvoir entamer la discutions entre les deux vieux amis qui se font la bise en bons franchouillards qu'ils sont.

Gilbert : Comment qu'tu vas Suzie !?

Suzanne : Comme une vierge dans une orgie !

Gilbert : C'est positif ou négatif ça ?

Suzanne : Positif pour moi. Négatif pour Mimi là bas.

Gilbert : Vraiment ?

Suzanne : Non. Faudrait apprendre à nous connaître.

Gilbert : A Quoi !? Tu veux pas que je fasse le cuisine non plus !? Je suis peut être aveugle mais pas con non plus. LA PLACE DE LA FEMME C'EST A LA COUISINE !!!

Suzanne : Depuis quand t'es aussi machiste Gigi ?

Gilbert : Depuis qu'une pouffe m'a marché sur le pied ce matin avant de se tirer en courant en me faisant des doigts.

Suzanne : Ah, je comprends mieux. J'aurais réagi pareil si un mec m'avait fait la même.

Gilbert : Bon alors cette balade amoureuse, on se la fait avant qu'il fasse noir comme au Congo !?

Suzanne : Ouais vas y, il faut juste avertir Mimi.

Gilbert : Elle est bonne quand même cette p'tite brune.

Suzanne : Ouais. Même si tu peux causer avec ta taille de nabot.

Gilbert : Lalalalalalala !! Je n'entends rien !

Suzanne : Ton chien est parti où ?

Gilbert : Aux pûtes.

Suzanne : Bon… Je devine que tu n'as pas emmené ta canne avec toi ?

Gilbert : Oui…

Suzanne : Tu veux que je te serve de guide en te tenant la main ?

Gilbert : S'il te plaît oui.

Suzanne : Accroche toi bien.

Sans faire preuve de douceur, la punk choppe la main du non voyant pour l'entrainer dans uen course effrénée à travers la secteur, tout en n'oubliant pas d'attraper la future rouquine au passage afin qu'elle ne soit pas exclus de cette journée à trois qui sera vraiment amusant.
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De la batterie et de la guitare, saupoudré de synthé, viennent donner une bonne ambiance à ce club rock situé au 22 Rue de Bouxwiller qui ne vivra que quatre ans seulement, de 1983 à 1987, mais réussira à accueillir plusieurs groupes musicaux correspondant au thème, dont certains ayant déjà un bon nom, donc c'est déjà ça de pris. D'autant plus que la clientèle, elle, elle est bien là avec des personnes de nombreux horizons qui viennent y boire en festivité, que ça soit des punks, des bikers ou bien même des simples travailleurs qui veulent se détendre après le boulot.
Rajoutons à cela un trio un peu particulier, composé de Suzanne Cordasi qui se son côté est bien assortie aux tentures contrairement à ses deux amies, Gilbert Montagné et Mylène Farmer, qui sortent déjà un peu plus du décor et attire le regard de leurs pairs à cause du charme qui se dégage d'eux ainsi que de la célébrité déjà bien établie de l'aveugle souriant qui même réussi à marquer les Etats Unis dés ses débuts, là où la franco-canadienne doit encore s'imposer rien qu'en France après un premier succès retentissant.
Les trois joyeux lurons sont accoudés au comptoir, posés sur des tabourets, à boire de l'alcool fort pour tous car si on vient ici, c'est pas juste pour boire un vin fin ou de la bière éphémère.
Non, ce sont des bonhommes, des vrais !
Gill est le plus à gauche, suivi par son amie d'enfance et pour finir par celle qui est un peu sa pupille à lui.
Voici l'ordre dans lequel ils sont, et ceci mis au clair, nous pouvons tendre l'oreille afin de savoir ce qu'ils se disent.

Mylène : On a bien fait de venir ici.

Gilbert : Je connaissais pas cet endroit.

Suzanne : C'est mon père qui me l'a fait connaître, comme il aime bien traîner par ici.

Gilbert : Ah ce bon vieux Richard !

Mylène : J'ai hâte aussi de visiter le Chalet et le Charlie's.

Gilbert : Ce sont comme Dupont et Dupond ?

Mylène : C'est à dire ?

Gilbert : Je sais pas ! J'ai dit ça juste comme ça, car ça me paraissait logique.

Suzanne : Toi tu commences déjà à être ivre.

Gilbert : Même pas vrai !

Mylène : Je stresse pas mal pour mes prochains passages à la télé.

Gilbert : Oh ça va ! T'as réussi à passer Michel Drucker, où ça tire pas mal en longueur, alors ça devrait aller, surtout que personne ne dira du mal d'une belle bouille comme la tienne.

Suzanne : Quel charmeur tu fais Gigi.

Gilbert : Je sais ! D'ailleurs, ça me fait penser qu'il faudrait que de repasser à Champs Elysées un ces quatre pour faire aussi ma promo.

Mylène : Ce n'était pas facile de faire ça de mon côté. J'ai horreur de parler de moi.

Suzanne : Douce et timide notre Mylène.

Gilbert : Ne t'en fais pas, on a vu l'émission moi et Suzie, et tu étais radieuse. Bien que ça aurait été mieux si tu avais eu la coupe que tu as aujourd'hui.

Suzanne : Oh commence pas à parler de coiffure toi !

Gilbert : Quoi !? Je me coiffe très bien !

Suzanne : On te croit ! On te croit.

Gilbert : Pas besoin d'avoir des yeux fonctionnels pour voir que tu te payes ma tête.

Mylène : C'était pareil à tes débuts Gilbert ?

Gilbert : Pire, pour deux choses.

Pour une fois, le déconneur prend un air plus sérieux, en évitant de glisser avec le coude, ce qui ruinerait toute crédibilité pour la conversation honnête et assez motivante qui va suivre, afin d'éviter que celle qui a suivi les Cours Florent ne se décourage en raison de son caractère plutôt réservé et introverti, ne se lâchant que pour ses clips et ses concerts.

Gilbert : De un, j'étais un français en Amérique donc désavantagé par rapport aux purs américains, et il fallait que je fasse mes chansons dans leur langue pour être sûr d'avoir au moins chance de percer. De deux, j'étais aveugle, et même si j'avais l'avantage d'être blanc par rapport à Ray Charles et Stevie Wonder, j'avais tout de même ce désavantage. Surtout qu'ils avaient déjà bien exploité l'image du pianiste aveugle et je risquais forcément la comparaison.

Mylène : Qu'est ce que tu as fait alors ?

Gilbert : Je n'ai rien lâche, rien abandonné ! La vie m'a empêché de voir, ce qui n'est pas ce qui m'a empêché d'exprimer mes envies par la voix sans me laisser débiner ! Toutes les occasions, même celles qui semblaient les plus futiles, je les ai saisi ! Toutes jusqu'à enfin réussi à trouver le filon à suivre pour marcher, avec notamment "The Fool" qui fut sûrement mon plus gros succès de ma période 70 !

Mylène : Donc si je ne lâche rien, tu penses que je réussirai mon prochain 45 tours ?

Gilbert : Evidemment, car je crois en toi ! Tu es même bien plus gâté que moi en ayant bien plus que la voix ! Un doux visage recouvert de doux cheveux bruns, le caractère timide qui charme les hommes, et ces beaux yeux perlés
qui nous font tomber sous le charme ! En plus tu as compris comment faire parler de toi en faisant subtilement passer des messages qui chamboulent la société moderne !

Mylène : Je dois aussi ça à Laurent.

Gilbert : C'est vrai, vous formez un sacré duo, et n'hésitez pas à partir sur l'idée que vous aviez de surfer sur la vague Michael Jackson ! Cela lui a réussi ces clips films qui font polémiques, alors ça vous réussira, je crois en vous !

Mylène : Merci Gilbert.

Touchée par la voix enivrante du gaillard aux lunettes de soleil, elle cède finalement à ce qu'elle ressent au fond d'elle monter progressivement depuis qu'elle a commencé à d'enfiler tous ces litres de Schnàps aux quetsche, et surtout d'avaler les belles paroles de beau parleur.
Résultat, la voilà qui saute sur lui pour l'embrasser à pleine bouche en y mettant la langue, sous l'approbation des différents poivrots assistant à cela qui trinquent en leur honneur.
Suzanne quand à elle se marre de voir ces ceux commencer à faire des galipettes et elle décide de finir son verre de pastis avant de s'exclamer à voix haute à leur sujet.

Suzanne : Je crois que vous avez oublié quelqu'un !

Sans attendre leur approbation officielle, elle saute dans cette piscine d'amour afin de s'amuser elle aussi.
Voici la première fois où deux icones de la chanson françaises que l'on ne pensait pas aussi proche ont fini par franchir une étape dans leur relation, et affirmer pour une personne en particulière son orientation LGBT+++++ que l'on retrouver dans ses paroles écrites et chantées en général.
Comme quoi, tout a une explication, si on prend le temps de s'attarder sur les histoires.
Les 80's, ça manque !